Histoire de la toile « La Rencontre »
Au printemps 1999, Mgr Dominique Rey m’a demandé de peindre une grande toile sur le thème du « cœur à cœur » avec Jésus, en partant des récits des apparitions de Sainte Marguerite-Marie de Paray-le-Monial. A cette sainte, Jésus disait en lui montrant son cœur inondé de lumière : « Voici ce cœur qui a tant aimé le monde ». De la poitrine du personnage part ainsi un flot de lumière.
Tous les après midi pendant trois mois je dessinais avec un modèle pour chercher une position et un visage qui évoqueraient Jésus regardant et attendant chacun d’entre nous. A partir de ces quarante dessins préparatoires j’ébauchais sur une immense toile de 8 x 8 m les premiers contours d’un jeune homme qui nous regarde et semble nous dire : «je suis doux et humble de cœur, je t’ai toujours attendu et tout mon amour est pour toi». Mgr Rey souhaitait que n’importe quel être humain, croyant ou incroyant, chrétien ou non, qui voit cette grande toile puisse se sentir immédiatement rejoint dans sa souffrance, son manque d’amour. Quiconque traverse une épreuve devait ressentir : «Ce visage me regarde au fond de moi, j’ai envie d’aller lui parler, celui là va me comprendre et je pourrai me confier à lui et puiser en lui un réconfort total dont j’ai tant besoin en ce moment». Le Cardinal Danneels dans sa méditation à partir de ce tableau fera ainsi dire à Jésus : «je suis venu bâtir le royaume de la tendresse». Clairement l’objectif fixé était d’évoquer un Jésus qui enlève pour chacun d’entre nous toute angoisse de solitude et qui nous apaise par son amour inconditionnel.
En janvier 2000 un grand échafaudage était mis en place par l’équipe de la paroisse pour tendre la toile, et la peinture commença dans la foulée, terminée en trois mois.
Le visiteur devait entendre au fond de lui une voix qui semble lui dire : «je te regarde, je t’ai toujours attendu, tu peux me confier toutes tes inquiétudes et tes souffrances, mon amour est à ta disposition, je ne te décevrai pas, je resterai avec toi autant que tu le voudras et tu peux te confier en moi sans crainte».
J’ai cherché un visage contemporain, le visage de l’ami le plus aimé, celui à qui on se confie sans réserve. Pendant six mois j’ai peint en tâtonnant, en cherchant le visage de celui qui me connaît, celui qui me rassure, celui qui m’accepte quoi que je dise. Au fond, nous voudrions tous être le disciple que Jésus aimait.
J’ai peint ainsi quatre mois dans l’eglise de la Trinité devant l’échafaudage, en public. Ecoutant les mots de chaque personne qui passait je cherchais ce personnage qui nous dit : « je suis là, je t’ai toujours aimé depuis le début de ta vie, fais moi une confiance totale et donne moi ton fardeau que je peux porter. viens, je t’apaiserai. »
Pourquoi s’interdire de rencontrer un Jésus qui m’embrasse comme il a embrassé l’enfant qu’il a choisi au milieu de la foule pour dire : «il vous faut être comme cet enfant pour entrer dans le royaume des cieux». Pourquoi ne pas s’approcher d’un Jésus qui a promis en parlant de lui même : «je suis doux et humble de cœur» ? N’oublions pas deux promesses que Jésus a faites : «je ne suis pas venu pour juger» et «vous êtes mes amis».
J’espère que cette toile immense donnera confiance à quelqu’un dans toute la tendresse de Jésus et le poussera à un abandon complet avec cet ami. Chacun peut se laisser regarder par Jésus, chacun peut commencer à l’appeler «Mon Jésus» comme le faisait Ste Thérèse. Il n’y aucune raison d’avoir peur de Jésus, aucune.
Enlevez vos peurs et laissez vous regarder, désarmez et abandonnez vous à l’amour …
Malel